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dimanche 27 novembre 2011

Patine et flamands roses (suite et fin)...



Ca y est ma patine est à présent terminée et je suis heureux de vous en présenter le résultat. Comme elle a été réalisée sur les étangs salins, face aux flamands roses, je me suis amusé à faire un petit clin d'oeil à ces derniers en teintant les garants de la paire de chaussure en rose et en m'inspirant largement des couchers de soleil que nous avons par ici.

Le résultat reste, somme toute, assez discret, mais les coloris sont riches, surtout en pleine lumière...

Un petit haïku pour nommer cette patine :

La fin de l'été
Sur le bout de mes souliers
Passent les flamands roses.




vendredi 18 novembre 2011

Patine et flamands roses (suite)...

Suite de ma patine au bord de l'eau...

Après avoir décapé les Bowen, je passe à la teinture.
Du jaune, du orange, du rose pale, du fuchsia. Je travaille mes couleurs à l'acétone.
Les chaussures commencent à devenir intéressantes.

C'est vraiment top de travailler mes patines au bord de l'eau.
De temps en temps, passe un badaud ; je vois bien qu'il s'interroge. Moi, ça m'amuse...

Dans le ciel, un vol de flamands roses fuit l'orage qui s'approche...

A suivre...


jeudi 17 novembre 2011

Juste un poème...

Allez juste un petit poème puisque ce blog s'intitule "Chaussures et poésie"...

Je suis poète,
je suis acteur,
mais le matin je me réveille, je m'habille,
vêtements, chaussures,
je descends dans la rue, semblable à tous les autres,
dans la rue passent des passants,
je les regarde et je souris parce qu'ils passent,
je passe moi aussi, personne ne me remarque.
Mais plus tard,
solitaire dans ma chambre,
je soulève les trappes de l'âme,
je saute d'obscurs souterrains,
il y a des rats,
des rivières de diamants,
des merveilles, des miasmes et des rancoeurs :
je le fais pour moi, je le fais pour vous,
car il faut bien que quelqu'un regarde
et ceux-là sont les poètes,
chercheurs d'étoiles au fond des puits....


Antonio Tabucchi

lundi 14 novembre 2011

Patine et flamands roses...

Je commence aujourd'hui une nouvelle patine.
Les chaussures sont des Bowen one cut d'une dizaine d'années et j'ai décidé de les travailler en pleine nature, au bord des étangs salins avec les flamands roses en ligne de mire...



Cette première journée sera consacrée à la laborieuse phase du décapage. Pas besoin de beaucoup de matériel, juste des gants, un chiffon, du coton, de l'acétone et de l'huile de coude... L'enjeu sera d'enlever au maximum la teinte initiale, mais sans abîmer la fleur du cuir...

La journée est magnifique, surtout après quinze jours d'épisodes cévenols... Ca fait vraiment du bien de revoir le soleil !...

Sur l'étang, les flamands roses se promènent. Je m'arrête quelques minutes pour les observer.
Je me dis qu'ils sont quand même drôlement roses, ces flamands !
On m'a expliqué que c'était lié à leur nourriture, constituée de petites crevettes appelées ''Artemia salina'' qui sont saturées de pigments roses.
Je regarde leur ballet, je trouve ça beau et ça me donne des idées pour la patine à venir...



à Suivre...

vendredi 11 novembre 2011

Pourquoi "chaussures et poésie" ?

.


Ce blog s'intitule "Chaussures et poésie", mais quel est donc le rapport entre ces deux mots, plutôt éloignés l'un de l'autre, allez vous me dire ?

Je vais essayer de vous expliquer...

J'aime la poésie et notamment les haïkus (poèmes courts japonais) et j'aime aussi travailler le cuir des chaussures pour le rendre unique.

Quand je patine une paire de chaussures, les effets rendus sur le cuir m'évoquent irrésistiblement certaines images de pures poésie. C'est ainsi que j'ai décidé d'identifier chacune de mes patines, non par un nom, mais par un poème dont la petite musique a accompagné chacun de mes gestes, chacune des étapes de mon travail.

Il est possible que vous puissiez être insensibles à cela... Ce n'est pas très grave en réalité.

En m'inspirant de Fernando Pessoa, j'ai simplement envie d'exprimer le fait que pour moi...

... la poésie est la preuve que la vie de suffit pas...


Du glaçage

le glaçage est une technique particulière d'application du cirage qui poursuit le double objectif de faire briller la chaussure et de protèger le cuir.

En principe, seul le bout dur et les contreforts peuvent être glacés.
Mais je tiens à préciser que le glaçage ne doit pas être systématique. En effet, certaines patines sont plus belles sans glaçage...

les principales difficultés d'un bon glaçage consistent à doser correctement pâte et eau et à conserver le bon rythme de lustrage afin d'obtenir la bonne émulsion sans abîmer la pleine fleur du cuir.
Un exemple photographique pour illustrer cela. Sur l'image qui suit, on m'aperçoit accroupi entrain de prendre la photo, et ce malgré une très mauvaise luminosité (il faudra que je reprenne cette photo un jour de soleil ; ce sera plus net...) :




De la patine

Je m'appelle Charles et je suis "patineur artistique"...
Allez, je vous rassure, je n'ai ni la morphologie (Dommage !...) ni la dextérité pour réaliser des back-flips et des triples axels avec des patins aux pieds. Non, l'art qui occupe mes jours est d'un tout autre genre...
Je patine des chaussures ; je patine VOS chaussures...

L'art de la patine consiste à travailler le cuir des chaussures par des couches successives de différentes teintures travaillées en transparence.

Mon travail commence par un décapage complet de la paire de chaussure afin d'enlever les couches successives de cirage et autres teintures. Une fois ce travail pénible effectué et ayant retrouvé le caractère brut de la peausserie, je procède à la mise en couleur. Cette étape consiste à teinter le cuir en superposant des couches de différentes couleurs (suivant le résultat final poursuivi). Ces couches sont alors travaillées à l'acétone, afin de réaliser des effets de transparence et de dégradés. Un traitement du cuir avec différentes crèmes est ensuite réalisé afin d'en nourrir la pleine fleur en profondeur et de travailler une nouvelle fois les couleurs. Pour finir, un glaçage du bout dur de la chaussure peut venir compléter cet habile travail.
Résultat des courses, votre paire de chaussures va se retrouver sublimée et parée d'une patine unique et personnalisée.

En conclusion de ce premier article et pour illustrer mon propos, rien de mieux que quelques photos de mes deux dernières réalisations...
Une paire de Loding Milan avec une patine vieux bois...



Des derbys de chez Bowen qui ont été très difficile à travailler (ces chaussures ont plus de 10 ans et les Bowen sont toujours délicates à décaper) dans une patine qui joue avec des effets de transparence au niveau des plis d'aisance...


Des teintes jaunes, oranges, bordeaux et marron moyen ont été utilisées (ça se voit difficilement sur ces photos)...